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La télémédecine en Suisse

Pour avoir un aperçu des solutions disponibles en Suisse

La téléconsultation en Suisse, deux mondes

Comme écrit dans la rubrique consacrée à la définition de la télémédecine, même s’il se cache derrière le terme de téléconsultation de nombreuses réalités, elles se classent toutes en deux mondes distincts. Le premier, celui d’un contact entre un professionnel de la santé et un patient qui se connaissent, le deuxième entre deux personnes qui ne se connaissent pas.

Ce rappel est important car le terme de téléconsultation est souvent vu comme une solution technique, souvent entre deux personnes qui ne se connaissent pas, alors qu’une très grande partie des actes de télémédecine sont simplement des contacts entre un médecin et son patient, par téléphone, par courriel, plus rarement par vidéo.

Entre un médecin et son patient

En parallèle à la consultation téléphonique, les communications par courriel entre soignant et soigné deviennent toujours plus fréquentes. On peut lire dans l’article Utilisation du courrier électronique en médecine générale : recommandations pratiques publié en 2017 dans la Revue médicale suisse :

Le courrier électronique est un moyen de communication puissant mais encore peu utilisé par les professionnels de la santé. Il peut être utilisé pour des échanges entre professionnels mais aussi entre soignants et patients. Même si les études qui prouvent l’impact positif de la communication électronique entre médecins et patients sur la qualité des soins manquent encore, une part grandissante de patients souhaite pouvoir communiquer par courriel avec leurs médecins. L’utilisation médicale du courrier électronique doit répondre à un certain nombre de règles, la première étant l’utilisation d’un système de courrier sécurisé.

Plus loin dans cet article :

Une recherche publiée en 2016, s’est intéressée à l’utilisation du courriel, du téléphone et des SMS entre médecins de premier recours et patients en Suisse romande. Ces travaux confirment la fréquente utilisation de l’e-mail pour répondre aux questions des patients (82 %). Ces chiffres doivent pourtant être nuancés : si 39,3 % des médecins affirment avoir eu entre un et dix échanges d’e-mail sur un mois avec leurs patients, seuls 12,9 % annoncent plus de dix échanges mensuels. Ces résultats correspondent à ce que déclarent les patients suisses, puisque seuls 7,1 % en 2016 répondent avoir déjà envoyé un mail à leur médecin pour une question médicale.

Pour terminer, dans l’article Télémédecine, 
la révolution silencieuse, publié dans un supplément de la Revue médicale Suisse, on peut découvrir l’avis d’un groupe de médecins sur l’utilisation du courriel avec leurs patients. Pour les médecins interrogés :

  • Le terme de télémédecine recouvre de nombreuses réalités déjà en cours dans la pratique des médecins généralistes (notamment les échanges par téléphone ou mails entre le médecin et ses patients ; ou encore la téléconsultation comme service d’urgences dans des déserts médicaux).
  • Pour les médecins généralistes, la vidéoconsultation apparaît comme un outil intéressant, permettant un gain de temps, une réponse à des demandes précises de patient, et qui conserve certaines dimensions d’une consultation en face à face
  • Il reste des questions essentielles à résoudre face au développement de la télémédecine : gestion du temps, cadre de facturation, légalité et sécurité des données, formation des soignants

Une fois encore, il nous semble important de rappeler qu’une partie importante des téléconsultations en Suisse sont faites entre un médecin et son patient, par téléphone ou par courriel. De nombreux médecins font donc de la télémédecine probablement sans le savoir.

Entre deux acteurs qui ne se connaissent pas

Les acteurs historiques sont liés aux assureurs, leurs services sont réservés aux assurés des caisses affiliées, certains patients ayant l’obligation de les contacter avant de prendre rendez-vous chez un médecin. Les centrales téléphoniques de Medgate, Medi24 et Santé24 reçoivent plusieurs milliers d’appels par jour.

Il y a ensuite des plateformes de télémédecine disponibles pour tous, à l’image de Soignez-moi.ch dont les médecins sont disponibles 7 jours sur 7. Les patients répondent à un questionnaire en ligne puis un médecin les rappelle par téléphone ou par vidéo.

Il y a aussi tous les services plus spécifiques, comme SafeZone.ch qui est une plateforme de consultation gratuite et anonyme pour les personnes dépendantes et pour leurs proches ou DermApp et OnlineDoctor pour les problèmes dermatologiques. 

Il y a aussi dans cette catégorie tous les médecins utilisateurs de la solution de prise de rendez-vous en ligne OneDoc qui peuvent proposer des consultations vidéos d’urgences s’ils ont dans leur agenda quelques plages disponibles. 

Il manque dans cette liste un acteur de la télémédecine actif en Suisse qui devrait y figurer (de par son importance, son originlaité ou sa spécificité) ? Ecrivez-nous !

Messages

  • Il y a en Suisse, comme partout ailleurs dans le monde, derrière le terme de téléconsultation deux mondes distincts. Le premier, celui d’un contact entre un professionnel de la santé et un patient qui se connaissent, le deuxième entre deux personnes qui ne se connaissent pas.
  • Les médecins pratiquent parfois de la télémédecine avec leurs patients sans vraiment le savoir, simplement lors de contacts par téléphone ou par courriel. 
  • Il existe de nombreuses solutions de télémédecine en Suisse que les médecins devraient connaître pour pouvoir, lorsque c’est indicé les conseiller à leurs patients.

Pour aller plus loin

Téléconsultation en pratique

Vous trouverez des informations complémentaires utiles en lisant l’aticle Téléconsultation en pratique publié dans la Revue médicale suisse. On peut y lire:

 Les professionnels de la santé qui soignent des patients à distance devraient suivre une formation pour acquérir les connaissances néces­ saires à la pratique d’une médecine à distance de qualité. Sous ces conditions, les principales limites de la téléconsultation sont moins nombreuses que l’on pourrait imaginer : nécessité d’un examen physique ou un geste technique, difficultés de communication (maîtrise insuffisante de la langue ou troubles cognitifs) ou encore équipement de téléconsultation insuffi­ sant. La connaissance des particularités de cet exercice, le choix d’une solution appropriée, l’adaptation de la pratique clinique et le respect des recommandations professionnelles permettront aux médecins d’être à l’aise avec les nouvelles technologies de communication et d’offrir à leurs patients des téléconsultations de qualité.

Consultations vidéo : informations pour les médecins en cabinet

L’université d’Oxford a publié des recommandations spécifiques pour la vidéoconsultation. Même si ce document a été élaboré duran la pandémie de Covid-19 et qu’il y est plusieurs fait référence, ces recommandations sont utiles également hors période de pandémie: Consultations vidéo : informations pour les médecins en cabinet.

Utilisation du courrier électronique en médecine générale : recommandations pratiques

L’article Utilisation du courrier électronique en médecine générale : recommandations pratiques publié dans la Revue médicale suisse contient des recommandations spécifiques au courrier électronique. Vous pourrez y lire:

Le courrier électronique est un moyen de communication puissant mais encore peu utilisé par les professionnels de la santé. Il peut être utilisé pour des échanges entre professionnels mais aussi entre soignants et patients. Même si les études qui prouvent l’impact positif de la communication électronique entre médecins et patients sur la qualité des soins manquent encore, une part grandissante de patients souhaite pouvoir communiquer par courriel avec leurs médecins. L’utilisation médicale du courrier électronique doit répondre à un certain nombre de règles, la première étant l’utilisation d’un système de courrier sécurisé.